Excellent livre pour moi , à part la fin dont je ne saisis pas trop la portée.Juliette se repent et rentre au couvent , Justine meurt frappée par la foudre (Décidément il ne lui sera jamais permis d'être heureuse).
Alors que tout au long du roman , Sade nous démontre comme il est difficile d'être vertueux et comme le faible est toujours exploité par le fort tout en mettant constamment en doute l'existence d'une providence qui protège le faible et ceci bien entendu de la bouche des personnages libertins du roman, la fin est presque une excuse!
L'auteur demande pardon pour "les crayons peut-être un peu forts que l'on s'est trouvé contraint d'employer".
Je ne sais si c'est plus dû au désir de ménager la sensibilité du lecteur
ou à la censure ?? car Justine la vertueuse meurt pourtant foudroyée...La question posée dès le début du roman demeure donc ouverte: Vaut-il mieux suivre la voie du mal plutôt que celle du bien?
Le récit est mené habilement par une constante opposition de la vertu
(principalement incarnée par Justine) et de la perversion (incarnée par beaucoup de personnages que Justine rencontrera pendant son périple), chacun donne des arguments pour justifier sa façon de penser.
Certes, certains événements sont invraisemblables tels que les constantes évasions mal expliquées de Justine ainsi que ses guérisons rapides et même l'acharnement féroce du destin contre elle! Mais le but du roman est plus de pousser à réfléchir sur le fond de la nature humaine.
L'homme est-il bon ou mauvais de nature? N'est ce pas la loi de la jungle qui règne? Le fort n'a -t-il pas toujours raison du faible?
Ce qui m'a frappée c'est que quoi qu'écrit il y a plus de 200 ans , ce livre, de part les questions qu'il pose est presque d'actualité...