Cellendhyll de Cortavar est devenu un ange du chaos. Lui qui autrefois était un lige de la lumière, désormais ne vit plus que pour le seigneur du chaos. En effet des années auparavant, ses amis l'ont trahi et l'ont laissé pour mort. Sans l'intervention de Morion, fils de l'archimage du chaos le duc Elvanthyell, il serait décédé depuis longtemps. Mais le chaos l'a soigné et a fait appel à ses services. Le doux Cellendhyll n'est plus. À sa place n'a survécu qu'un guerrier impitoyable, courageux et fort qui n'attend plus que le moment propice pour se venger de ceux qui ont voulu causer sa perte par le passé. Et lorsque son nouveau maître lui confie une mission qui lui permettra par la même occasion d'assouvir sa vengeance, Cellendhyll ne peut refuser et très vite il va mettre tout en œuvre pour retrouver ses anciens compagnons et la femme qui l'a brisé à jamais.
J'avais déjà eu l'occasion de lire le roman Gheritarish de Michel Robert et je l'avais dévoré. Une fois de plus, je ne peux que dénoncer la plume addictive de l'auteur. C'est fluide, rapide, dynamique à lire. J'ai eu très peu de temps mort et à chaque fin de chapitre, une envie irrépressible de poursuivre ! L'utilisation de la troisième personne a un atout, c'est qu'elle nous permet de découvrir ce qu'il se passe ailleurs, sans toutefois se sentir perdu. Un choix judicieux surtout avec un héros tel que Cellendhyll.
Ce qui rend ce roman aussi addictif, c'est aussi son intrigue. Notre héros n'est ni bon ni mauvais. Il n'agit que pour se venger, mais aussi pour son maître Morion à qui il doit la vie et surtout ses progrès au combat. Un quart du roman est constitué de visée politique et donc de coup bas et de corruption. Les grands du monde de Cellendhyll sont très vénaux et lorsqu'on leur permet de gagner davantage qu'avec leur allié actuel, ils ne refusent que très rarement. Cette partie-ci du roman m'a plu, mais ce n'est pas ce que j'ai préféré. C'était parfois un peu flou pour moi de resituer certains personnages qui apparaissent trop peu. Heureusement, l'ange du chaos est un roman qui représente bien plus que ça.
Au fond la véritable teneur de l'intrigue, c'est la vengeance de notre héros. La femme qu'il aimait jadis l'a trahi de manière honteuse et écoeurante, pour gagner les faveurs de son propre frère à elle. On ressent donc notre héros blessé et soucieux de ne plus avoir réellement affaire aux femmes qui depuis l'irrite assez, à quelques exceptions près. Dès le début de l'aventure, Cellendhyll fait la connaissance de Nérine, une jeune esclave qui va se révéler une compagne calme et agréable à vivre. Seulement notre guerrier ne souhaitant plus se lier avec les femmes, ne va à aucun moment tenter de la séduire. Il est passé à autre chose et c'est son comportement avec les femmes qui m'a le plus fait craquer puisqu'il ne succombera qu'à une seule et simplement parce qu'elle lui promet que cela ne concrétisera aucun lien entre eux. L'aventure, donc de Cellendhyll est assez longue puisqu'il faut attendre plus de la moitié du roman avant qu'il n'arrive dans la ville où sa vengeance se fera. Et pourtant à aucun moment je n'ai trouvé l'histoire longue. L'auteur parvient à nous captiver et à nous faire avancer et lorsque je l'eus fini je me suis dit : « déjà ? »
J'ai également aimé le bestiaire de ce premier tome qui permet de nous faire un peu voyager dans notre imaginaire. Sorciers, brigands, Ikshites, serpentères, homme-griffons... beaucoup de créatures et d'hommes étranges pour un premier opus, voilà qui m'a beaucoup plu.
Les scènes de combat sont très réalistes et perturbantes parce qu'elles sont écrites avec tellement de dynamismes et de connaissance que j'ai parfois eu l'impression de voir des combats dans un film et non d'en lire. Les imaginer est très simple et elles ont toutes quelques choses d'envoûtantes. De véritables ballets sanglants ! À côté de ça, je pense toutefois prévenir que le roman comporte bon nombre de scènes de sexes et donc que cela ne conviendra pas à tout âge puisque parfois on tombe dans le masochisme. Bien que cela ne m'est absolument pas dérangé, puisque j'ai senti très vite que cet univers ne serait pas tendre.
Je vais éviter de faire un point sur les personnages parce qu'ils sont nombreux et très complexes et certains n'apparaissent que peu, aussi je pense qu'avec mon avis vous aurez compris que le héros n'est pas un tendre et qu'il n'a aucune pitié pour ceux qui se dressent sur son chemin. Les femmes ne font que passer dans ce roman sauf une, la sœur de Morion, une femme nymphomane et droguée qui cherche à séduire notre guerrier, sans succès.
L'ange du chaos est donc un condensé d'action, de combat, de vengeance, de sexe et de magie. Une saga que je vais suivre parce que je pense en devenir vite accro et j'espère que la suite sera aussi bonne !